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NBA : le bilan de la saison régulière

Pas moins de 34 records ont été battus durant la saison 2016-17 : nombres de triples doubles, nombre de paniers à trois points tentés et réussis, nombre de points en 30 minutes et moins... On peut même la qualifier d’historique, alors que beaucoup pensait qu’elle se résumerait à une nouvelle finale Cleveland Cavaliers – Golden State Warriors… Les Playoffs débutent ce week-end. Faisons donc un bilan par équipe. Et si il ne fallait retenir qu’un instant, qu’une statistique, qu’un joueur pour chacune d’entre elles, quel serait-il ?

Atlanta Hawks : Dennis

En début de saison, les Hawks ont donné les clés de l’équipe au joueur allemand Dennis Schröder : 4 ans, $70 M. Le pari était risqué. L’équipe était en transformation avec le départ de nombreux joueurs (Jeff Teague, Al Horford, Kyle Korver en milieu de saison), l’arrivée de Dwight Howard (natif d’Atlanta), l’encrage sur le polyvalent Paul Millsap et l’émergence de Tim Hardway Jr. Tout cela, orchestré par un joueur qui n’avait alors été dans un cinq de départ que 16 fois en trois ans. Après une saison en creux, en décembre et avril notamment, la participation aux playoffs des Hawks a presque été compromise. Au premier (et dernier ?) tour face aux Wizards et un meneur d’élite comme John Wall, Schröder disposera d’un modèle de consistance et d’effort pour progresser.

Boston Celtics : la surprise

Qui l’eût cru en début de saison ? Les Celtics finissent premiers de la conférence Est alors que peu de monde aurait misé sur une équipe autre que Cleveland. Peut-être quelques forcenés de l’autre côté de la frontière canadienne, à Toronto… La stratégie, lente et patiente, de développement de joueurs (l’incroyable et endeuillé Isaiah Thomas, Avery Bradler, Marcus Smart) et de son coach, Brad Stevens, a payé. Le maître d’œuvre : Danny Ainge, le directeur général des Celtics. S’ajoute à une saison déjà réussie la chance de le voir sélectionner les meilleurs jeunes joueurs au 1er tour des Drafts 2017 et 2018 ou de les échanger contre des joueurs éprouvés et de talent (allier ou avant fort) à l’intersaison. Cependant, Stevens ne se ment pas à lui-même en affirmant que « Cleveland est l’équipe à battre, il n’y a pas de question sur le sujet. Ils le méritent. Ils ont été en finale coup sur coup et d’ici à ce que quelqu’un les élimine en tant que champion en titre, je pense qu’il faut voir les choses ainsi. »

 

Number 1 seed in the East, bring on the Playoffs

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Brooklyn Nets : le fond

Hormis Brook Lopez, pivot et meilleur marqueur de l’histoire de l’équipe, il faut suivre de près l’actualité de la NBA pour connaitre les autres joueurs des Nets. Finis les gros contrats du début de l’ère Mikhaïl Prokhorov dont Lopez est le dernier rescapé. La masse salariale de l’équipe est faible (26ème) et les no-names qui la composent lui ont donné ce qu’elle mérite : la dernière place de conférence Est, distancée de 8 victoires par l’avant-dernier. Et encore, il aura fallu attendre février pour voir l’équipe gagner quelques matchs. Fin février, elle n’en avait remporté que 9 sur 58.

Charlotte Hornets : du boulot

Après un début de saison encourageant, les Hornets se sont englués dans le ventre mou de la conférence Est. De nombreuses équipes sont restées longtemps au coude-à-coude, prêtes à accrocher les 7ème et 8ème places des playoffs. Malgré les performances de Kemba Walker, les piètres résultats des mois de janvier et février ont eu raison des espoirs de l’équipe. La situation est d’autant plus délicate pour Michael Jordan, propriétaire, dispose d’un cinq majeur sous contrat jusqu’à la saison 2018-19 au minimum : le français Nicolas Batum, Michael Kidd-Gilchrist, Marvin William, Kemba Walker, Cody Zeller. Il faudra donc faire des choix, à commencer par décider du sort du directeur général de l’équipe, Rich Cho.

Chicago Bulls : Alpha dogs

Comment trois joueurs à forte personnalité et au style de jeu comparable peuvent-ils coexister dans une même équipe ? Le All-Star Jimmy Butler et les nouveaux venus Dwyane Wayde (en partance de Miami probablement malgré lui) et Raja Rondo (suspendu en décembre pour « comportement dommageable à l’équipe »), n’ont pas véritablement trouvé leur équilibre. Le vernis médiatique du début de saison n’a pas tardé à se fissurer et offrir un spectacle décevant, sous les yeux du coach Fred Hoiberg, un peu dépassé par les événements. Résultat : exit deux joueurs pourtant contributeurs, Taj Gibson et Doug McDermott (des fusibles ?) et une 8ème et dernière place des playoffs bien modeste, arrachée sur le fil à Miami.

Cleveland Cavaliers : The King

Certes, les Cavaliers ont montré des signes criants de fébrilité défensive. D’accord, à la surprise de tous, ils ne finissent pas en tête de leur conférence. Cependant, peu doutent qu’ils seront en finale. La raison d’une telle assurance ? Lebron James. Qu’on le veuille ou non, il est le meilleur joueur au monde. A titre individuel, il peut mettre le pied sur l’accélérateur quand bon lui semble et dominer un match, particulièrement durant les Playoffs. Non content d’avoir marqué 26,4 points par match et pris 8,7 rebonds durant la saison régulière, il a aussi rendu ses coéquipiers meilleurs avec 8,6 passes décisives (6ème de la NBA et meilleure année de sa carrière). On lit souvent que James est le président, coach de facto des Cavaliers. Quelques commentaires dans les médias et l’équipe a en effet accédé à ses demandes insistantes de disposer d’un autre « player maker », à savoir Deron Williams. En plus d’un Kyrie Irving excellent en isolation, il s’est entouré de spécialistes : des défenseurs dans la raquette comme Tristan Thompson, des tireurs à trois points avec JR Smith et Channing Frye et un Kevin Love, parfois blessé mais productif comme jamais sous la bannière de Cleveland. Quand on ajoute à cela que Lebron James paraît inusable (37,8 min / match, 1er de la ligne) et n’envisage pas d’autre chose qu’une 7ème finale d’affilée, un record, il mérite son surnom, King James.

 

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Dallas Mavericks : 30 000

Triste saison pour Dirk Nowitzki et ses coéquipiers. Non seulement son équipe rate les Playoffs et n’a remporté que 33 victoires cette saison, mais elle est la seule à avoir marqué en moyenne moins de 100 points par match (97,9). Malgré les blessures, le pivot allemand aura apporté à la franchise texane l’une de ses rares bonnes nouvelles de la saison : il est désormais dans le club très sélectif des joueurs ayant marqué plus de 30 000 points. Encore 1 159 points (en deux improbables saisons) et il sera 5ème meilleur marqueur de l’histoire de la NBA devant Wilt Chamberlain… en attendant que Lebron James entre dans le Top 3 en fin de carrière.

Denver Nuggets : le mauvais transfert

Les responsables des Nuggets peuvent s’en mordre les doigts. En transférant le bosniaque Jusuf Nurkic vers Portland, ils ont donné à leur concurrent principal pour la 8ème et dernière place des Playoffs de la conférence ouest, l’atout dont il avait besoin. Plus que ses performances, finalement comparables avec celles de son ex-pivot, Mason Plumlee, Nurkic a contribué à modifier la dynamique de sa nouvelle équipe. Ses 28 points et 20 rebonds face à Philadelphie ont fait de lui une star instantanée pour les fans de Portland. Malheureusement blessé à la jambe droite depuis début avril, il pourrait ne pas participer aux Playoffs. Qu’importe, le paquet cadeau de Denger contenait aussi un joueur du 1er tour de la Draft 2017, autre décision très discutable. Quel dommage : avec l’émergence de Nikola Jokic, pivot à l’excellente vision de jeu et l’arsenal complet, les Nuggets pouvaient espérer être en phase finale.

Detroit Pistons : le coup de mou

L’équipe de Stan Van Gundy ne participera pas aux Playoffs. Longtemps, elle en a eu l’opportunité avant de graduellement s’essouffler et terminer dernier de la division centrale et 10ème de la conférence est. Reggie Jackson a raté 20 matchs, en début mais aussi en fin de saison. Tobias Harris est loin d’être l’ailier dont une équipe compétitive aurait besoin. Andre Drummond est toujours aussi efficace au rebond mais anémique au lancer-franc (38,6%), rendant sa présence problématique en fin de match. Sa productivité a elle-aussi baissé à partir de février. On espère que la relocalisation de l’équipe de Auburn Hills au centre de Détroit lui donnera le boost nécessaire pour se qualifier l’an prochain.

Golden State Warriors : All-Stars

L’arrivée de Kevin Durant a changé la donne dans la NBA. La quête d’un titre de champion a relégué toute autre considération au second plan et l’expression de « superteam » a trouvé son modèle. Le traumatisme a été tel que la ligue a changé les règles d’extension de contrat : les 15 joueurs All-NBA les plus talentueux pourront étendre leur contrat de 5 ans au lieu de 4 et pour un salaire de 210m$, récompensant financièrement leur fidélité. Il est probable que quatre joueurs du cinq majeur de Golden State soient sélectionnés dans les trois équipes All-NBA : le double MVP Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et évidemment Kevin Durant. Ces mêmes joueurs étaient d’ailleurs tous présents au All-Star Game 2017. Jusqu’à cette saison, les Warriors misaient sur une équipe complète avec des joueurs de réserve productifs. Dorénavant, ils sont devenus une équipe d’All-Stars. Et quand elle claque de tous ces cylindres, elle est tout simplement inarrêtable à offensive (67 victoires, différentiel de points d’avec ses adversaires de +11,6 / match) et impénétrable en défense, la meilleure du championnat : notation défensive (2ème), interceptions (1er), contres (1er).

Houston Rockets : 3 points

La moustache de Mike D’Antoni, coach de l’équipe, n’a pas résisté à la tornade de tirs à trois points qui a propulsé l’équipe texane en troisième position de la conférence ouest. Avec 40,3 tentatives au-delà de l’arc, soit 6,4 de plus que la seconde équipe (Cleveland), elle a offert à ses adversaires un dilemme souvent insoluble : défendre la périphérie et céder aux pénétrations de James Harden, ou se focaliser sur lui et s’exposer à la myriade de tireurs dont l’équipe l’a entourée : Eric Gordon (8,8 tentatives, 37,% de réussite), Ryan Anderson (7, 40,3%), Trevor Ariza (6,9, 34,4%), Lou Williams (5,6, 31,8%), Patrick Berverley (4,3, 38,2%). Harden n’a pas été avare non plus avec 9,3 tentatives et 34,7% de réussite. Autre conséquence de la construction de l’équipe, il est devenu le meilleur passeur de la NBA (11,2 par match). Cependant, on notera que les deux joueurs ayant tenté le plus de tirs à trois points cette saison restent les « splash brothers » de Golden State, Stephen Curry (324) et Klay Thompson (268).

Indiana Pacers : déception

Durant toute la saison, la star des Pacers, Paul George, a été très critique à l’encontre de ses coéquipiers. Pourtant excellents sur le papier, ils ont été médiocres reléguant leur équipe dans la moyenne inférieure de toutes les catégories statistiques notables. En fin de saison, les Pacers ont même rappelé Lance Stephenson, renouant avec l’équipe de son début de carrière si prometteuse. Parviendra-t-il à convaincre George de rester, lui qui semble prêt à plier bagage ? « J’ai commencé à travailler le sujet. Je dois rameuter mes potes et l’attacher à une chaise en mode ‘tu ne pars pas !’ Tu restes ici, Paul George. » a-t-il dit aux médias américains. En attendant, une 7ème place de la conférence Est très en deçà de ce qu’on pouvait espérer. Elle offre aux Pacers cependant un ticket pour les Playoffs et une sortie au premier tour face à Cleveland.

LA Clippers : un dernier tour

Après une saison en dent de scie ponctuée par les blessures de Blake Griffin (avant fort) et de Chris Paul (meneur), bien malin qui pourra prévoir si les Clippers se feront éliminer au premier tour des Playoffs par les Jazz ou participeront à la finale de conférence. Avec leur pivot DeAndre Jordan, l’équipe est restée la plus stable depuis 2011. On doute qu’il en reste ainsi l’an prochain. JJ Redick, arrière et tir d’élite, ne signera probablement pas un nouveau contrat avec les Clippers à l’intersaison ; Paul « The Truth » Pierce tirera sa révérence en juin ; Griffin lui-même a été le sujet de nombreuses rumeurs de transfert vers les Knicks en échange de Carmelo Anthony ; Enfin, Paul est sous contrat jusqu’à la fin de la prochaine saison et il n’est pas impensable que son équipe l’échange contre une poignée de joueurs et de sélections à la prochaine Draft d’ici au 18 février 2018. Profitez des lobs à Griffin et Jordan pour quelques matchs encore, cela ne durera probablement pas.

Los Angeles Lakers : Magic

Espérons que le drame familial qui secoue l’équipe californienne mettra un terme à des années d’apathie. Jim Buss et Mitch Kupchak remerciés, l’une des figures historiques des Lakers, Earvin Magic Johnson, a pris les rênes de sa direction sportive. Nous avions consacré un article à cet événement. Développer les jeunes joueurs, les échanger contre des vétérans (Paul George est souvent évoqué), faire l’acquisition de joueurs libres à l’intersaison ? La reconstruction des Lakers se poursuit. Rien à dire de plus sur une saison à oublier, terminée avant-dernier de la conférence Ouest. 

Memphis Grizzlies : toujours présents

Ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : cette devise s’applique aux Grizzlies que l’on n’attendait pas cette saison. Le contrat colossal offert à Mike Conley en avait fait sourire plus d’un. Leur principale recrue de l’intersaison 2016, Chandler Parsons, blessé, n’a jamais vraiment été à la hauteur des 22m$ inscrits sur sa fiche de salaire (6,2 points et 2,5 rebonds par match). Mais Marc Gasol et Zach Randolph constituent toujours une très bonne défense intérieure (37,8 points seulement permis à leur adversaire dans la raquette, 1er de la ligne). Tony Allen reste un défenseur périphérique redoutable et à 40 ans, Vince Carter est toujours capable de dunk à 360° en plein match. D’ailleurs, il est peut probable qu’il prenne sa retraite après cette saison. Résultat : une 7ème place de la conférence Est et un duel face à San Antonio qui devrait voir la saison précédente se répéter. Les Spurs avaient alors battu les Grizzlies 4-0 au premier tour.  

Miami Heat : regrets

Après le départ de Dwyane Wade, on ne donnait pas cher des chances de Miami. La première partie de saison a donné raison aux critiques de l’équipe puisque son record était de 11 victoires pour 30 défaites le 13 janvier. A compter de cette date, Erik Spoelstra et ses joueurs ont opéré un changement radical en remportant 30 des 42 matchs suivants, 2ème meilleur record de la ligne. Entre février et avril, quelques belles victoires sont à leur palmarès : trois contre Cleveland (120-92, 106-98 et une incroyable remontée le 10 avril pour l’emporter 124-121), Houston (117-109), Toronto (104-89), Washington (106-103). L’absence de Dion Waiters, blessé, aura coûté aux Heats une chance de surprendre Boston. Dommage.

Milwaukee Bucks : The Greek Freek

Un joueur grecque d’origine nigérienne, Giannis Antetokounmpo, montre tous les signes d’une grande star en devenir. Sélectionné pour les All-Stars 2017, il mène son équipe dans toutes les catégories : minutes jouées (35,6), points par match (22,9), rebonds (8,8), passes décisives (5,4), interceptions (1,64), contres (1,89) et est dans le Top 20 de la NBA dans chacune d’entre elles. Scottie Pippen (1994-95), Kevin Garnett (2002-03) et LeBron James (2008-09) avaient eux-aussi réussi une telle prouesse.

New Orleans Pelicans : Boogie

On ne retiendra de cette année que l’un des plus énigmatiques transferts de la saison : celui de DeMarcus « Boogie » Cousins de Sacramento vers la Nouvelle-Orléans. Au côté d’Anthony Davis, ces « twin towers » vont poser problème à bon nombres d’adversaires dans les saisons à venir. A condition que ce duo d’exception parvienne à trouver son rythme la saison prochaine et que la mauvaise humeur de Boogie ne soit pas contagieuse. Les Pélicans terminent la saison 2016-17 sur 6 défaites consécutives et un score de 34 victoires et 48 défaites.

Minnesota Timberwolves : KAT

L’arrivée du coach Tom Thibodeau et l’émergence de jeunes stars laissaient espérer une fin de saison aux portes des Playoffs. Déception puisque les Timberwolves n’ont emporté que 31 matchs. La blessure du meneur explosif Zach LaVine, début janvier, a réduit l’équipe à s’appuyer sur Ricky Rubio qu’elle souhaite pourtant voir partir. Andrew Wiggins a cependant pu montrer l’étendue de son potentiel mais c’est surtout celui de Karl-Anthony Towns que l’on retiendra. Rookie de l’année 2016, 2,13m et mobile, puissant et tirant à trois points à 36,7%, il termine la saison avec 25,1 points et 12,3 rebonds par match en moyenne. Remarquable et prometteur.

New York Knicks : la catastrophe

ESPN affirme que le contrat de Phil Jackson à la tête des Knicks a été renouvelé pour deux ans supplémentaires. C’est à n’y rien comprendre. Les résultats de l’équipe sont misérables. Le sort de Carmelo Anthony, star déclinante de l’équipe, est systématiquement évoqué alors qu’il dispose d’une clause contractuelle qui le rend maître de cette éventualité. Assuré d’être un Knick pour encore deux ans, son destin est désormais lié à celui de Jackson. En fin de contrat, Derrick Rose s’est à nouveau retrouvé à l’infirmerie après une saison juste correcte. Autre grosse acquisition de la mi-saison, Joakim Noah, 32 ans, s’est lui-aussi blessé. Il a compromis ses chances de retour rapide sur le terrain par l’usage de substances interdites, puni de 10 matchs de suspension en début de saison 2017-18. On pourrait évoquer le prometteur Kristaps Porzingis : qu’il se console de voir son maillot en 7ème position des meilleurs ventes 2016-17 car pour le reste, son début de carrière ne lui offre que des mauvais exemples à ne pas suivre.

Oklahoma City Thunders : triple doubles

Historique. Alors que le départ de Kevin Durant semblait condamner les Thunders à rater les playoffs, un homme en a décidé autrement : Russell Westbrook. Fidèle à son équipe, il l’a menée aux Playoffs de la plus belle des manières : 42 triple-doubles, soit plus que tout autre joueur de l’histoire de la NBA, tout en étant le meilleur marqueur de la saison avec 31,6 points par match. Si il ne fallait retenir qu’un match, ce serait celui du 9 avril face aux Nuggets durant lequel il battit le record d’Oscar "The Big O" Robertson : 50 points, 16 rebonds, 10 passes décisifs et un panier à 3 points à une seconde du coup de sifflet final. Et dire que certains pensaient que cette saison ne serait qu’une longue attente fastidieuse du duel Cavaliers – Warriors en finale…  

Orlando Magic : transplant raté

Une autre saison à oublier pour les Magics. A l’image de la coupe de cheveux effrayante d’Elfrid Payton, son meneur, il n’y a pas grand-chose à garder de cette saison. A commencer par le directeur général de l’équipe, Rob Hennigan, remercié après cinq ans à son poste. Autre gâchis, Serge Ibaka : recruté des Thunders d’Oklahoma, il n’a jamais pu être intégré avec Nikola Vucevic, le shooteur efficace qu’il aimerait être et Bismack Biyombo, le rebondeur qu’il fût. Son équipe d’adoption, les Raptors de Toronto, s’est avérée plus à même de profiter de son talent… quatre mois après le début de la saison.

Philadelphia 76ers : The Process

Encore une année de perdue, à caresser l’espoir que les jeunes talents accumulés par l’équipe font enfin fleurir. Cette saison met à l’épreuve la patience des fans des 76ers et leur foi dans le processus de transformation de leur équipe. Nerlens Noel a finalement été transféré vers Dallas et Jahlil Okafor devrait suivre la même voie, sauf rebond de sa part. Parmi les bonnes nouvelles, Dario Saric est l’un des meilleurs rookies de cette saison, plutôt pauvre en talent. Satisfecit pour le charismatique Joel Embiid qui pourrait être le rookie de l’année (bien que dans la ligne depuis deux ans) : incroyablement doué, il dispose de la mobilité d’un Hakeem Olajuwon et 36,7% de réussite à trois points. Limité à environ 20min par match cette saison, il n’aura pu montrer l’étendue de compétences que durant 31 parties seulement : retour sur la table d’opération ce vendredi pour traiter son genou blessé. Pendant ce temps, Ben Simmons a gagné 5cm. Le numéro 1 de la Draft 2016 se voit promis à un avenir à la Lebron James. Il n’a pas pu jouer pour cause de blessure en début de saison. Il aura cependant certainement mûri à observer la routine de la vie d’un joueur professionnel et la discipline nécessaire pour progresser. On est impatient de voir le résultat.

Phoenix Suns : 70 points

Peu de choses à dire sur la saison des Suns. Une septième année sans Playoffs se termine sur un maigre total de 24 victoires, notamment à cause d’une défense plus que perméable et manquant d’expérience. Son cinq majeur est en effet le plus jeune de l’histoire de la NBA : 21 ans et 14 jours seulement. Seule source de satisfaction, le développement de Devin Booker. A 20 ans, l’arrière a inscrit 70 points face aux Celtics de Boston le 24 mars 2017. Il est ainsi devenu le joueur le plus jeune joueur de la ligne à réaliser une telle prouesse. Et de quelle façon : 52,5% de réussite ce jour-là, quelques paniers à trois points, une panoplie de pénétrations (floaters et runners) et de contacts convertis en 24 lancer-francs sur 26 tentatives. Tragédie de ce match, il s’est conclu par une défaite des Suns et, finalement, une domination confortable des Celtics. Courage, fans des Suns ! Encore quelques années et Booker sera un All-Star.

Portland Trail Blazers : sur le fil

La performance de la saison dernière avait fait des Blazers un sérieux candidat pour une demi-finale de conférence. Le résultat est très loin de que l’on pouvait attendre. L’équipe a arraché une huitième place et se qualifie de justesse pour les Playoffs au détriment des Denver Nuggets. Son élimination au premier tour par les Golden States Warriors est quasi certaine mais l’équipe semble s’être enfin réveillée au mois de mars après l’arrivée de Jusuf Nurkic. Les « Mama’s boys », CJ McCollum et Damian Lillard, ont fait parler la poudre au bon moment : 39 points face à Denver le 28 mars pour McCollum ;  49 points face à Miami le 19 mars, 59 points face à Utah le 8 avril pour Lillard.

Sacramento Kings : Golden

Depuis le début des années 2000, les Kings offrent un spectacle déprimant. L’absence de résultats, la valse des coachs et le transfert de DeMarcus Cousins pour trois fois rien (qui mise sur Buddy Hield pour reconstruire l’équipe ?) devraient faire fuir plus d’un fan. Seule lueur au bout du tunnel, Sacramento dispose du stade le plus moderne de la NBA : le Golden 1 Center. L’équipe l’utilise depuis le début de cette saison seulement. Flambant neuf, il n’attend que des victoires (32 seulement cette saison) et des bannières de division ou de conférence à accrocher à son plafond.

San Antonio Spurs : stabilité

L’émergence de Kawhi Leonard à l’offensive doit déprimer plus d’un joueur de la NBA. Il avait déjà prouvé ses qualités défensives face à l’élite de la ligne, gardant efficacement de nombreuses positions avec une persistance remarquable. Elle lui avait valu déjà deux titres de « meilleur défenseur » et peut-être un troisième consécutif cette année. Le voilà qui tire à trois points, joue le pick-and-roll à merveille, marque à la dernière seconde… Mais ce que l’on retient le plus de la saison des Spurs est leur admirable constance. Le départ de Tim Duncan, l’arrivée de Pau Gasol et David Lee, l’émergence de Jonathon Simmons, les interrogations sur l’avant LaMarcus Aldridge : tout cela ne semble pas affecter le système mis en place par Gregg Popovich. Le coach participera aux Playoffs pour la 20ème année consécutive, égalant Phil Jackson. De plus, cette saison, l’équipe a gagné 61 matchs sur 82, soit la 18ème consécutive au-dessus de 50 victoires.

Toronto Raptors : l’exception

Peut-on être une équipe d’élite et se dispenser de bombarder le panier de tirs à trois points ? La majorité des équipes ont répondu à cette question par la négative, hormis les Raptors. 21ème en tirs réussis et 22ème en tirs tentés au-delà de l’arc, l’équipe canadienne finit pourtant 3ème de la conférence Est. Elle est perçue par beaucoup comme la plus à même de contrer Cleveland, surtout depuis l’addition de Serge Ibaka. L’une des raisons de cette performance est le jeu à mi-distance et en pénétration de DeMar DeRozan, emprunté à Kobe Bryant. Il finit 5ème meilleur marqueur de la ligne (27,3 points par match)

Utah Jazz : Rudy

Les statistiques en disent long sur la qualité d’une équipe et de ses joueurs. Elles sont de plus en plus sophistiquées et décortiquent les forces et les faiblesses des uns et des autres. Cependant, il suffit de regarder un match des Jazz pour voir l’impact que le français, Rudy Gobert, pivot de 2,16m, a sur une partie. Son énergie et ses qualités physiques influencent tant de passes adverses, gênent tant de pénétration qu’il n’est pas surprenant de voir son équipe en 5ème position de la conférence Ouest. Elle s’est donc qualifiée pour les Playoffs après quatre ans d’absence. A titre individuel, le français joue dans le cours de grands : pourcentage de réussite (2ème), dunks (2ème), rebonds (4ème), rebonds offensifs (3ème), paniers à deux points contestés (2ème), contres (1er). Et tout cela, à 24 ans seulement. On espère néanmoins que sa blessure durant le 1er match des Playoffs face aux Clippers ne le pénalise pas. Elle ressemble beaucoup à celle endurée par Kevin Durant, absent des parquets pendant une vingtaine de matchs... Enfin, nous n’oublions pas le rôle primordial que jouent le meneur George Hill et l’avant All-Star Gordon Hayward. Mais bravo avant tout à notre Frenchie.

Washington Wizards : la revanche

Il fut un temps où John Wall, l’un des meilleurs meneurs de la NBA, se plaignait du manque de reste que les médias accordaient aux Wizards. Après un début de saison sous les 50% de victoires (jusqu’à début janvier), la critique pouvait sembler justifiée. Mais l’émergence de Bradley Beal a doté l’équipe d’un duo d’arrière redoutable dont on fait les frais plus d’une équipe. Exemple de leur ténacité, deux victoires, deux jours consécutifs et à l’issue de temps supplémentaires, face à Sacramento (130-122) puis Portland (125-124) mi-mars. Résultat, les Wizards sont dans le Top 5 des points marqués et interceptions par match et finissent 4ème de la conférence Ouest.

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MarquisDaily

Cinéphile, photoshoppeur et rédacteur en herbe

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