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Doctor Strange : notre critique papier

Expelliarmus !

14eme film du MCU, Docteur Strange marque un tournant important pour le studio. Kevin Feige est maintenant seul maître à bord et se voit libérer d’un comité créatif trop contraignant (à l’origine du départ d’Edgar Wright d’Ant-Man). Résultat : budget revu à la hausse, plus de libertés et des acteurs de qualité pour la phase 3 du Marvel Cinematic Universe, à commencer par Dr Strange et son casting cinq étoiles.

Le film va vite, très vite, trop vite? Avec 1h45 au compteur, il fait partie des plus courts du MCU. Mal aidé par une temporalité confuse, l'entrainement de Stephen Strange semble beaucoup trop rapide et facile. Ne perdant pas de temps en futilités, le film expédie l’intrigue d’une "origin story" somme toute très classique. Classique oui, mais jamais ennuyante car il s’appuie sur des effets visuels époustouflants et des combats qui partent dans tous les sens, littéralement. Très vite accusé de copier Inception, Scott Derrickson pousse l'idée bien plus loin que Christopher Nolan et nous offre un New-York sans dessus dessous. Le réalisateur semble même avoir réussi sa version 3D dont le public ne tarit pas d'éloges sur sa qualité.

Prétentieux et avide de victoires, Stephen Strange est incarné à merveille par Benedict Cumberbatch qui, même s'il ne livre pas sa meilleure performance, semble s’éclater dans son nouveau rôle. Il pourrait rapidement devenir une des nouvelles figures phares du MCU, volant facilement la vedette à un Robert Downey Jr bientôt à la retraite.

Tilda Swinton vole complètement la vedette dans le rôle de l’Ancien, le maître de Dr Strange. Elle incarne à merveille la force tranquille et la sagesse du vieux maître mystique, bien aidée par son look androgyne. Chiwetel Ejiofor est quant à lui un solide Baron Mordo dont le parcours se révèle très intéressant pour la suite. Plus discrète, Rachel McAdams fait son travail sans trop de soucis ni d’efforts. Mais n'oublions pas Benedict Wong qui joue Wong dans le film (ça ne s'invente pas). Objet de plusieurs ressorts comiques du film, il est lui-aussi en pilote automatique et fait ce qui est demandé.


Il n'y de place que pour un Sherlock Holmes

Malheureusement, Marvel ne parvient pas à corriger ce qui devient presque un gimmick. Un vilain peu soigné et une bande son vite oubliable. Jamais faux, Mads Mikkelsen ne parvient pas à briller dans son rôle de Kaecilius, un ancien élève de l’Ancien ayant mal tourné. Avec un acteur de cette trempe et un vilain aux intentions « louables » (ou du moins compréhensibles), il est triste de voir un développement aussi pauvre. De son côté, Michael Giacchino signe une OST où les quelques morceaux épiques ne parviennent pas à donner une vie à cette bande-son oubliée une fois sorti de la salle.

En conclusion, Dr Strange se classe sans mal en tête des meilleurs films de l'univers partagé de Marvel, fortement aidé par le charisme de Cumberbatch, Swinton et d'un univers magique passionnant. Comme à son habitude, Marvel nous offre un bon divertissement au scénario moyen où le héros, plus fort que son film, crève l'écran et parvient à gagner la sympathie du public. Ceci étant, Marvel livre un film ou l'humour semble plus digeste et passe partout que ses films précédent, merci Dan Harmon ?

Passons maintenant, si vous le voulez bien, à la partie spoils.


Mads Mikkelsen, médusé, se dit qu'il construirait bien une Étoile Noire pour se venger

Comme dans le passé, c’est encore une pierre d'infinité qui aide le héros du film à vaincre le grand méchant, Dormammu, dont les points communs avec Thanos sont beaucoup trop nombreux pour être ignorés. N'ayant pas menti, Mads Mikkelsen n'était donc que le vaisseau d'une menace bien plus grande, qui se révèle donc être Dormammu, un être venu de la Dimension Noire. Malheureusement, il sera un peu trop facilement vaincu par le Docteur, aidé par l'oeil d'Agamotto. De son côté, le Baron Mordo, qui questionne ses enseignements durant le film, plonge complètement dans le côté obscur dans la seconde scène post-générique. Il entame donc une purge des sorciers, de quoi nous donner un Docteur Strange 2 fort intéressant.

Et de cinq ! Comme prévu, l’œil d’Agamotto est bel et bien une pierre d’infinité, celle du Temps. Espace, Esprit, Réalité, Pouvoir et Temps sont les cinq pierres désormais connues de nos héros, il ne manque donc plus que celle de l'Ame. Thor, qui met en garde nos héros sur les pierres à la fin d'Age of Ultron, est le seul à avoir approché de près ou de loin les quatre pierres déjà connues. Suite à sa rencontre avec Stephen Strange en scène post-générique, il devrait rapidement être mis au courant que ce dernier garde précieusement la pierre du Temps. Sans doute présent dans Thor : Ragnarok, le Sorcier Suprême et Thor découvriront peut-être qui se cache derrière le réveil des pierres d'infinités, et pourquoi pas faire un premier pas vers Thanos et amorcer le grand final.

Scott Derrickson s'amuse avec le matériel d'origine en implantant deux personnages au look très particulier. Le premier est le miraculé à qui Strange rend visite, celui-ci ressemble étrangement au Baron Mordo des comics. Le second, plus marquant, est le maître sorcier confondu avec l'Ancien par ce bon Stephen, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui des comics.

Portrait de Medjaii
Medjaii

« Make ten men feel like a hundred. » Rédacteur

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