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NBA : le retour des pivots

L'effet Stephen Curry continue de secouer la NBA. On peut ne mesurer que 1,90m et redéfinir les règles d'un sport dont les joueurs sont généralement grands et physiquement imposants. Le tir à trois points, le mouvement continu, les assignations défensives flexibles sont les éléments marquants de la NBA nouvelle vague. Les ailiers et ailiers forts se sont également métamorphisés : fini le camping dans les coins du terrain ou les coups d'épaule sous le panier pour dunker. Ils sont devenus polyvalents : stretch-forward, point-forward, 3-and-D... L'analyse des données des matchs a révélé ces nouveaux rôles et styles de jeu. Ils continuent à évoluer en fonction des ajustements tactiques des entraîneurs et des joueurs qu'ils acquirent.

Durant les années passées, on a souvent vu LeBron James être le plus grand joueur de son équipe d'alors, les Cleveland Cavaliers. De même, les Hamptons Five, Stephen Curry, Klay Thompson, Andre Iguodala, Kevin Durant et Draymond Green (donc sans véritable pivot) ont souvent été considérés comme une équipe imbattable. Pourtant, selon Spotrac, la position (désuète ?) sur laquelle les équipes investissent le plus par joueur est celle de pivot : 8,5 m$ en moyenne par joueur contre 6,8 m$ pour les ailiers et 6 m$ seulement pour les meneurs. A croire que la ligne redécouvre une vérité simple : les grands joueurs disposent un avantage. Les drafts récentes semblent montrer que les équipes adaptent leur sélection à cette évidence. Certes, les postes assignés durant les drafts ne sont pas nécessaires ceux dans les équipes mais on note une tendance à sélectionner des joueurs grands, classés C (pivot) ou PF (ailier fort) avec des attributs physiques de leur rôle et les aptitudes des trois autres, plus ou moins prononcées.


Toujours plus d'avants sélectionnés dans le Top 10 de la Draft

La NBA a vu naître une nouvelle génération de pivots, non seulement grands et carrés, mais capables de dribbler, feinter, remonter le ballon, passer. On croyait ces compétences l'apanage de joueurs petits. Il n'en est rien désormais. Certes, Arvydas Sabonis, Vlade Divac et Kevin Garnett étaient déjà des bons shooteurs et des passeurs géniaux à la fin des 1990 et 2000. Pourtant, on atteint de nouveaux sommets avec des jeunes joueurs, payés à prix d'or par leur équipe. Prenons quelques exemples.

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Only a few more weeks!

Une publication partagée par Denver Nuggets (@nuggets) le

Cet été, le serbe Nikola Jokic a signé pour 5 ans, 148 m$ avec les Nuggets de Denver. Son salaire annuel a bondi de 1,5 m$ à 25,5 m$. On comprend que son équipe n'ai pas attendu la fin de son contrat rookie pour s'attacher les services de ce passeur exceptionnel. Sa vision de jeu est incroyable, aidée par sa taille. Il est commun de le voir prendre un rebond défensif, remonter le ballon pour servir une passe millimétrée à un coéquipier, par-dessus la défense adverse. Il tire bien à trois points à près de 40% pour environ 4 tentatives par match en 2017-18. Il dispose les caractéristiques d'un bon pivot : efficace (53% de réussite durant ses trois ans de carrière), créatif dans la raquette, rebondeur correct (10,7 par match la saison passée).

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

FIVE MORE.

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La confusion règle chez les Minnesota Timberwolves. Alors que Jimmy Butler sème la zizanie durant les entraînements et force son transfert, Karl-Anthony Towns compte ses dollars. Il a signé un contrat de cinq ans pour 190 m$. Normal, disent certains : qui souhaiterait jouer dans cette ville, si ce n'est un joueur qui l'a sélectionné à la sortie de l'université de Kentucky ? L'équipe est quasiment contrainte de payer grassement ce joueur talentueux. Étrange, répondront d'autres. Lors du 1e tour des play-offs 2018, sa performance a été très décevante, loin des 21,3 points, 12,3 rebonds, 54,5% de réussite dont 42,1% à trois points lors de la saison régulière. A la question "quel joueur signerez-vous pour lancer une franchise ?", les directeur généraux de la NBA sélectionnaient Towns en 1ère position avec 29% des votes en 2017... pour le snober complètement en 2018. On en oublierait que le joueur n'a que 22 ans et était pour la 1ère fois de sa jeune carrière en phase finale. L'avenir lui appartient.

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Training camp vibezzzzz #TheProcess

Une publication partagée par Joel "The Process" Embiid (@joelembiid) le

Autre exemple de cette nouvelle génération de pivot : Joël Embiid. Si il peine encore à protéger le ballon de défenseurs pickpockets, on a rarement vu un joueur si doué. La saison passée a offert un échantillon de son talent que les blessures n'avaient jusque-là pas permis d'apprécier. Un joueur de 2,13m capable de feinter et de pénétrer dans la raquette en deux euro-steps ? Oui, c'est possible. Sans être particulièrement efficace au tir à trois points, il est une menace suffisamment présente pour que la défense adverse s'en inquiète. Pas étonnant donc qu'il ai signé en octobre 2017 un contrat maximum de 147 m$ sur cinq ans. Sa popularité fait également grand-bruit, sur Twitter et dans les stades. Durant cette avant-saison, l'accueil des fans chinois d'Embiid a été surprenant. Prenez par exemple le match (perdu) face aux Dallas Mavericks le 8 octobre : une ovation a accompagné son entrée sur le terrain. Les Sixers l'ont bien compris, Under Armour également : l'équipementier sportif vient de signer un partenariat avec le camerounais. Son montant n'a pas été dévoilé mais on le suppose très lucratif. Ajoutez à cela qu'il est un bon défenseur et contreur, et voilà le montant de son salaire annuel justifié.

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

9.... #TheResurgence #0Doubt

Une publication partagée par DeMarcus Cousins (@boogiecousins) le

Enfin, DeMarcus "Boogie" Cousins : sa blessure a ruiné ses espoirs de signer un contrat à la Embiid durant l'intersaison. A charge de revanche, l'ex-pivot des Kings et des Pélicans a signé pour un an et seulement 5,3 m$ avec les Golden States Warriors. Un mercenaire en somme, qui assume pleinement sa quête d'un titre NBA en rejoignant le champion en titre. L'équipe aura besoin de ses services pour enfoncer le clou et retrouver l'appétit nécessaire pour jouer plus de 100 matchs réguliers et de play-offs combinés. Il n'est pas un défenseur particulièrement volontaire mais le système imposé par le coach Steven Kerr devrait le motiver. Il apporte néanmoins une combinaison de compétences rares : la taille (2,11m), sa vitesse, ses pénétrations dans la raquette combinées à 35,4% à trois points et 5,4 passes décisifs par match l'an dernier.

 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Welcome to the @nba, @therealmobamba!

Une publication partagée par Orlando Magic (@orlandomagic) le

D'autres pivots ont signé des contrats significatifs cet été comme Clint Capela. Il renoue son engagement avec les Houston Rockets pour cinq ans et 90 m$. Tant mieux pour l'équipe et lui : son duo avec James Harden est l'un des plus efficaces de la ligue. D'autres attendent des évolutions importantes de leur carrière comme Anthony Davis, considéré à juste titre comme le prototype même du pivot / ailier fort polyvalent, et MVP potentiel perpétuel. On attend également beaucoup de pivots rookies issus du Top 15 de la Draft 2018 comme Mohamed Bamba ou Michael Porter Jr. Les équipes qui rejoignent pourraient se satisfaire de 30 victoires seulement, de plus de tirs à trois points et d'une bonne place à la loterie de la Draft 2019. Cela signifie plus de temps de jeu pour ces jeunes joueurs capables de tout sur le terrain.

Vignette et image d'entête : page Instagram de Karl-Anthony Towns

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Portrait de MarquisDaily
MarquisDaily

Cinéphile, photoshoppeur et rédacteur en herbe

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