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Les douze travaux d'Astérix : la Gaule entre en résistance

Nous sommes en 1978, le monde de l’animation est dominé par les américains… Tout entier ? Non ? Car René Goscinny et Albert Uderzo entrent en résistance. Mais la vie ne va pas être facile pour les deux artistes. Les Douze travaux d’Astérix a été réalisé par ses deux créateurs et il a participé à la renaissance de l’animation française.

L'orgueil des artistes


Albert Uderzo et René Goscinny

L’histoire commence une dizaine d’année avant la sortie de notre Astérix. Nous sommes en 1967, les deux auteurs sont invités à une projection privée par leur éditeur. Ils s’assoient, la salle devient noire et là sur l’écran, leurs personnages Astérix, Obélix et tous les autres se mettent en mouvement. C’est l’étonnement pour les deux compères et ils regardent leurs créations bouger dans un film. Leur éditeur les attend à la sortie, fier de lui et là, le couperet tombe. Goscinny et Uderzo sont révoltés de ce qu’ils considèrent comme un massacre de leur travail. L’éditeur leur apprend que trois autres films sont en cours de réalisation. Si les deux hommes n’arrivent pas à empêcher la sortie d’Astérix le Gaulois, ils obtiennent la mort de deux projets et leur participation active au dernier, le fameux Astérix et Cléopâtre.

Goscinny et Uderzo arrivent donc dans un projet en cours de réalisation et ils en prennent le contrôle pour que le film corresponde à la vision qu’ils ont de leurs personnages. Il est d'ailleurs est bien meilleur que le précédent et comporte certaines scènes devenues des memes sur Internet comme le pudding à l’Arsenic dont le Joueur du Grenier nous a offert un détournement de très belle qualité.

La création d’un nouveau studio

Les deux hommes décident alors d’aller plus loin et de réaliser quelque chose d’unique. Avec leur éditeur Georges Dargaud, ils créent le Studio Idéfix en 1974. Il a pour but de créer des films d’animation à partir des histoires de Goscinny. Deux projets sont lancés en parallèle, un sur Astérix et Obélix et l’autre sur Lucky Luke. Le studio faite face à un manque d’animateurs de qualité. Depuis Le roi et l’Oiseau de Paul Grimault, il n’existe plus de studio d’importance en France. Ils recrutent de nombreux anciens de l'équipe de Grimault mais cela ne suffit pas.

Goscinny pousse donc à la création d’une ouverture d’un département de cinéma d’animation à l’école des Gobelins à Paris. Ils recrutent plus de 200 personnes pour réaliser ses films : une ambition énorme pour le studio jusqu’à faire d’Idéfix l’équivalent du lion de la Goldwyn.

Réunir deux mondes


Nos deux héros devant les guichetières de la Maison des fous

La difficulté pour les artistes était de réunir le monde de la BD où le mouvement est évoqué et celui de l'anination où le mouvement doit être fluide. De plus, un monde nouveau se rajoute, celui du son. Ils décident donc d’écrire une histoire spécialement apte à incorporer ce nouveau média.

Ne voulant pas répéter les erreurs du premier film Astérix le Gaulois¸ le contrôle des deux artistes sur l’œuvre est total. Ils veulent faire le meilleur film possible et toutes les semaines, les animateurs doivent montrer leur travail dans une salle de projection. Si il ne correspond pas aux exigences d’Uderzo et Goscinny, ils doivent tout recommencer. Ainsi, Les douze travaux d'Astérix a pris trois ans à être réalisé mais ils ont réussis leur pari.

Ils se sont amusés à caricaturer les images de leur période et de l’Antiquité. Brigitte Bardot devient Vénus. César prévient Brutus d’arrêter de jouer avec un couteau au risque de se blesser, un joli parallèle aux Ides de Mars qui a vu César avoir lui-même quelques problèmes avec des couteaux. La plus connu reste la caricature de notre administration, mondialement réputée pour sa qualité, dans la Maison des fous. Le laissez-passer A38 est pratiquement devenu le synonyme de la recherche d’un document impossible à trouver.

Une réussite pour un film fondateur de l’animation française

Les douze travaux d'Astérix est une réussite critique et populaire bien qu'il ne fasse que 2,2 millions d’entrées en France. Le film est une réussite hors de la France ce qui est rare pour un film français. Par exemple, il en réalise plus de 7 millions en Allemagne, 46ème film de l’histoire au box-office national.

La mort de Goscinny en 1977 provoque la fermeture du studio mais il a un impact important pour la suite de l’animation française. La classe des Gobelins, dont il a motivé l'ouverture, est considéré aujourd’hui comme la meilleure école du monde. L’échec du studio montre la fragilité du secteur de l'animation au cours de ces années 70. Dans les années 80, le gouvernement français lance le plan Image pour soutenir le milieu de l’animation mais ceci est une autre histoire.

Portrait de Honir
Honir

Fan de cinéma d'animation et d'Histoire ancienne | Rédacteur débutant

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